Je suis un entrepreneur en sols industriels.

A la suite de la crise bancaire, beaucoup d’entrepreneurs ont vu leurs commandes plus ou moins diminuées. Dans mon cas, c’était beaucoup plus, que moins !

Alors pour occuper mon temps et meubler mon esprit, ma fille m’a offert comme cadeau de Noël, des cours à l’UPT.

Un jour, j’ai vu sur le panneau d’affichage une annonce qui demande des volontaires pour aider à la formation inclusive.

J’ai pensé que ce serait une bonne chose qu’un peu de mon temps puisse être utile : j’ai donc inscrit mon nom sur ce fameux tableau.

Durant les cours de la formation inclusive, j’ai été très surpris par l’attitude des étudiants : Ils sont sérieux, appliqués, concentrés durant les 5 heures de cours, désireux d’apprendre et de s’améliorer.

Puis j’ai remarqué à quel point ils sont positifs et s’entraident.

J’ai été touché par leur gentillesse, leur accueil, leur sens de l’humour, leur bonne humeur et leur gaieté. Jamais je n’ai entendu dans leur bouche une critique ou une remarque négative.

Très vite, le besoin de me retrouver parmi eux, de vivre cette ambiance positive et unique, de voir leurs visages souriants, est devenu pour moi une nécessité : j’avais besoin de cette dose d’ondes positives qui existe chez eux.

Alors je me suis aperçu que ce n’était pas moi qui les aidais mais c’étaient eux qui m’aidaient à dépasser mes angoisses et mes peurs.

Il y a chez eux une joie de vivre, un bonheur simple qu’ils vivent au jour le jour.

Il n’y a chez eux aucune inquiétude sur l’avenir, ni sur le bonheur qu’il faudrait acquérir coûte que coûte.

Ils ont confiance et une foi dans la vie. Ce qui pour moi est un exemple de liberté intérieure.

J’ai fini par réaliser que leur place dans la société n’est pas seulement un droit pour eux, mais une nécessité pour la société elle-même.

Car leur apport est déterminant : en effet, le travail est devenu un moyen de compétition permanente, une lutte acharnée pour la réussite, pour ne pas être un « looser », pour amasser de plus en plus d’argent puisque l’argent permet de tout acheter même le bonheur.

On ne regarde plus aux moyens pour arriver aux buts fixés, même si pour cela il faut dominer, écraser et détruire : l’essentiel est la réussite et le bonheur individuels.

Les étudiants de la formation inclusive sont le contraire de tout cela. Ils sont loin de cette prétention arrogante et de cette obsession inquiète des individus de notre temps.

Ils vont apporter une réelle valeur ajoutée à la société :

Par leur sobre simplicité,

Par leur sérénité confiante,

Ils vont réintroduire dans les relations professionnels et sociales la dimension humaine.

Ils feront reprendre conscience à ceux qui coopéreront avec eux, que dans le monde du travail et de la vie sociale, chacun d’entre nous apporte sa contribution, sa petite pierre à l’édification de la maison commune.

Pour terminer, qu’il me soit permis de remercier le RP Recteur, M. Gérard Bejjani, Mme Stéphanie Sleiman, Mlle Aya Wehbe, Mlle Yara Hawli, Mlle Michèle Aoun pour cette admirable aventure qu’est la formation inclusive.

Je remercie les parents des étudiants pour leur confiance dans l’UPT, pour leur confiance dans leurs enfants, pour leur confiance dans la vie.

Et je remercie les étudiants de m’avoir tellement apporté et donné de belles choses tout au long de cette année.

A bientôt, j’espère !

Nasry Bakhache est un ancien étudiant de l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB) de l’USJ, ayant débuté ses études en ingénierie civile en 1972. Il a été contraint de quitter le Liban en raison de la guerre civile qui a éclaté en 1975. Il partage avec nous le mot qu’il a prononcé à l’occasion de la remise des diplômes aux étudiants en Formation inclusive à l’Université pour tous (UPT) le 3 juillet 2023.