Léa Daoud, étudiante en travail social, prend la parole pour sensibiliser le public à cette difficulté d’apprentissage souvent mal comprise et peu diagnostiquée à temps. Son but ? Encourager ceux qui, comme elle, sont confrontés à cette particularité.
Étudiante en première année de licence en travail social à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), Léa Daoud a choisi de se mettre au service de la communauté, animée très jeune par le désir de nouer des liens avec les autres. « J’aime tout ce qui se rapporte au social, je suis cheftaine scoute et volontaire à Caritas ; tendre la main à autrui est ce qui me motive le plus », raconte celle qui, à dix-huit ans seulement, a derrière elle un parcours de combattante. Son courage et sa persévérance l’ont menée vers des études en travail social, une filière qui lui permet de se former pour aider d’autres personnes à surmonter les obstacles qu’elles peuvent rencontrer sur leur chemin. « Mon parcours de dyslexique m’a appris à ne jamais sous-estimer la force que l’on peut puiser en soi. Je suis plus que jamais déterminée à être cette personne qui aide en particulier les enfants confrontés à des difficultés d’apprentissage, afin qu’ils puissent bénéficier de ce soutien précieux que j’aurais aimé avoir quand j’étais plus jeune », confie non sans émotion Léa.
Un parcours scolaire semé d’embûches
C’est à l’école, dès son plus jeune âge, que Léa Daoud connaît les difficultés liées à la dyslexie, ce trouble de l’apprentissage qui affecte sa lecture et son écriture. Beaucoup dans son entourage, y compris des enseignants, ignorent comment l’aider pour qu’elle puisse poursuivre sans se décourager et sans rater sa scolarité. « C’est à partir du moment où je vais être suivie par des orthopédagogues, des psychomotriciens et orthophonistes que je vais apprendre à compenser mes difficultés et à adapter ma manière d’étudier », raconte l’étudiante. Cette dernière précise qu’elle a redoublé d’efforts et mené une lutte invisible afin d’atteindre un grand objectif : réussir son brevet dans le but de se diriger vers une formation technique en animation sociale qui va lui permettre d’intégrer l’université. « On ne peut pas attendre d’un enfant dyslexique qu’il réussisse de la même manière qu’un autre enfant sans aide. Il faut des outils adaptés, du temps supplémentaire, et surtout beaucoup de compréhension. Cela ne l’empêche pas cependant de pouvoir, comme moi, suivre plus tard des études supérieures et d’avoir un talent particulier », souligne Léa.
Sensibiliser et agir
Léa Daoud s’est engagée, au quotidien, pour sensibiliser les gens qu’elle rencontre – parents, enseignants, élèves – à l’importance de soutenir et accompagner un enfant dyslexique en faisant part de son expérience. Elle espère que son témoignage permettra de changer les mentalités et, surtout, de donner à ceux qui en ont besoin les moyens de réussir. « Pour moi, l’éducation joue un rôle-clé pour faire avancer les choses. Les enseignants et les parents doivent être formés à repérer les signes de la dyslexie et d’autres troubles de l’apprentissage, et il faut veiller à ce que les élèves ne marginalisent pas ceux qui ont des difficultés à apprendre », estime la jeune femme. D’après elle, ce qui manque dans la société libanaise, c’est d’éveiller les consciences sur la dyslexie en informant la population sur cette difficulté dans le but d’éviter aux élèves dyslexiques des souffrances inutiles. De même, le système scolaire n’est pas suffisamment taillé pour s’adapter aux besoins spécifiques de certains enfants. « Il ne faut pas non plus que l’on réduise ces enfants à leurs difficultés. Il faut arrêter de stigmatiser ces élèves, les encourager et leur donner les moyens de réussir », rappelle-t-elle. Parler sans tabou de ce problème, c’est rappeler selon Léa que la dyslexie n’est pas un frein à la réussite, mais plutôt une occasion de montrer qu’il est possible de réussir autrement. Déterminée à faire évoluer les mentalités, l’étudiante souhaite, à la fin de son parcours académique, devenir une travailleuse sociale spécialisée dans l’accompagnement des jeunes en difficulté d’apprentissage. Elle estime que c’est une mission noble que d’aider ces derniers à bénéficier du soutien nécessaire pour exploiter autrement leurs compétences, aller au bout de leurs objectifs et se dessiner un bel avenir.
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