L’USJ fait ses adieux à Khaled Ousseimi, le self-made man qui s’est éteint en novembre, à l’âge de 95 ans.
Appartenant à une famille politique militante et proche du Roi Fayçal, Khaled Ousseimi est né le 13 octobre 1926 à Damas. Il grandit pourtant à Beyrouth et s’inscrit en 1947 à la Faculté de droit et des sciences politiques de l’USJ où il entame une Licence en sciences politiques.
Entrepreneur et philanthrope, Khaled Ousseimi débute une carrière dans le commerce, l’industrie et les finances. Il fonde et préside le Gefinor Group, un groupement de sociétés dans plusieurs pays traitant de l'immobilier et de la finance et situé au cœur de Beyrouth dans l'un des plus beaux complexes de bureaux du Liban et du Moyen-Orient qu’il fit bâtir. Ousseimi fonde par la suite au Luxembourg, Gefinor Holding une société de gestion de fonds qu’il préside jusqu’en 2007.
En 1990, il crée la « Fondation Ousseimi » avec pour objectif prioritaire de contribuer à un monde plus tolérant. Dans l’esprit de Ousseimi, la tolérance est à la fois un état d’esprit et une attitude qui dépassent la méfiance, les craintes et les préjugés : c’est l’acceptation et l’ouverture à l’Autre dans toute sa diversité, en le reconnaissant comme un égal en droits et en libertés, et vivant non pas nécessairement comme lui, mais avec lui. Ainsi, la « Fondation » est la concrétisation d’un désir de partage avec autrui, ainsi qu’un hommage aux communautés dans lesquelles il a vécu tout au long de sa vie. C’est pourquoi Damas, Beyrouth et Genève, villes qui, chacune à sa manière a fait de lui l’homme qu’il est, font l’objet d’une attention particulière. Selon son site web, la « Fondation » soutient des projets liés à la culture, à l’enfance et au développement de la condition féminine dans les pays méditerranéens. Elle soutient aussi et à travers des bourses d’études, de jeunes libanais dans des universités prestigieuses notamment à l’USJ. C’est ainsi qu’entre 2008 et 2014, des bourses ont été attribuées à travers le Service social de l’Université à des étudiants brillants mais n’ayant pas les moyens pour poursuivre leurs études, sans distinction aucune de nationalité, de genre, de race, de couleur et de religion.
La « Fondation Ousseimi » décerne par ailleurs le « Prix de Tolérance » à des personnalités ou des institutions qui par leurs idées, et surtout leurs actes, contribuent de façon déterminante à plus de compréhensions entre les hommes et à un monde plus tolérant. Le premier récipiendaire du « Prix » fut Nelson Mandela (2004), suivi notamment du Festival de Fès des Musiques Sacrées (2006) ou encore la Fondation Initiative et Changement de Caux (2014), la Fondation Hirondelle (2017) et Michel Zaccour à titre posthume (2019).
Dans l’hommage qu’il lui rendit dans le quotidien Al Nahar le 27 novembre 2021, l’expert économique Marwan Iskandar témoigne sur la longue et riche carrière de Khaled Ousseimi, que ce soit en Suisse, au Luxembourg ou en France. Son parcours, dit Iskandar, l’a poussé à former avec des amis proches un groupe d’échange et de concertation sur des questions économiques et financières. Il le décrit par ailleurs comme étant l’une des rares personnes ayant connu un succès régional et international et qui seraient restées ouvertes au débat politique et social sérieux et constructifs.
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