A l'occasion du 75e anniversaire de la fondation de l'Ecole libanaise de formation sociale (ELFS) de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), des Alumni de l’Ecole, ont partagé leurs expériences et témoigné sur les parcours qu'ils ont empruntés depuis leur passage au sein de cette institution.
Découvrons le récit d'engagement social de Hanane Khaled Mounayar, Alumna de l’École libanaise de formation sociale (ELFS) de l’USJ qui a obtenu la licence en service social en 1993. Aujourd’hui Hanane est Assistante sociale, coach familiale et auteure de littérature de jeunesse.
C’est l’histoire d’une petite fille comme les autres, qui a pourtant un grand rêve : changer le monde. Fatiguée de voir toutes les injustices à l’égard des plus faibles et des plus démunis, elle croit qu’une baguette magique peut régler l’affaire.
En prenant de l’âge et en murissant, elle prend conscience que ce rêve est mission impossible : changer le monde parait insensé et utopique.
À 18 ans, elle entame ses études d’assistante sociale à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, espérant trouver réponse à son ambition d’enfant. Passionnée par la formation solide que lui assure l’École libanaise de formation sociale (ELFS), elle comprend, grâce à l’expérience et à la maturité qu’elle acquiert, que son rêve relève du domaine de l’imaginaire voire du chimérique.
Elle se penche alors sur les problèmes des personnes et des familles en appliquant les techniques apprises à l’École. Elle fait de son mieux pour décortiquer les problèmes, les catégoriser et les analyser, tout en utilisant des techniques telles que l’empathie, le soutien, la généralisation ou, parfois, la prise en compte de la spécificité de chaque cas rencontré. Un proverbe appris pendant un cours d’intervention résonne toujours dans sa mémoire : « Quand un homme a faim, il vaut mieux lui apprendre à pêcher que lui donner du poisson. »
Or, se lançant ainsi dans sa vie professionnelle et se rapprochant des problèmes des individus et des familles, la déception l’envahit de plus belle : cette flamme de vouloir changer le monde s’éteint petit à petit.
Écrire demeure son seul refuge : elle se réveille la nuit avec une idée insistante qui l’oblige à se lever de son lit pour élaborer une histoire dont la morale se rapporte aux sujets qui la tourmentent : l’intimidation, la séparation, le sens de la vie, etc… et elle garde toutes ses œuvres bien cachées, sans aucune intention de les publier.
Elle entame alors son master en intervention et travail social et poursuit une formation en coaching familial avec une coach canadienne étant passionnée d’intervention familiale. Lorsqu’elle obtient son diplôme, elle se lance dans le domaine du coaching, en parallèle à son travail d’assistante sociale à l’Université Saint-Esprit de Kaslik.
Avril 2017, un chemin commence à se frayer et sa carrière d’auteure à se tracer. Elle se lance dans la publication de 5 contes et fait le tour des écoles pour mieux comprendre les besoins du terrain. Conclusion de cette tournée : le terrain libanais a soif de nouveaux ouvrages et de nouvelles approches.
Août 2017 : première signature des 5 albums, destinés aux enfants et traitant de multiples problématiques : l’intimidation, la somatisation, la séparation, etc… Elle embarque dans un nouveau domaine : celui de la lecture de conte, débattant les sujets abordés dans ses histoires. Avec chaque rencontre, elle transporte les enfants dans le monde féérique du conte et elle apprend d’eux autant qu’ils apprennent des histoires.
Octobre 2018, elle s’associe avec la librairie Antoine et ses albums sont déjà sur les listes de plusieurs écoles libanaises et sont travaillés en tant qu’œuvres intégrales.
Juillet 2022 : nouveau défi, elle publie trois nouveaux albums, malgré la situation précaire du pays.
Ce qui la guide, c’est cette flamme intérieure et la passion de pouvoir enfin changer le monde, même un enfant à la fois.
La morale de ce parcours qui est le mien est la suivante :
Gardez cette flamme qui vous anime, gardez ce rêve d’enfant et surtout croyez en votre potentiel, n’arrêtez pas de vous ressourcer et un jour, vous ferez des miracles.
Finalement, je remercie du fond du cœur l’Association des anciens de l’ELFS de m’avoir donné cette occasion et cet espace d’expression qui, peut-être, motivera et inspirera toute personne ayant un grand rêve, comme moi, à croire en son rêve et à le réaliser.
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