« L' oeil de Beyrouth » revit

La Maison Corm, une bâtisse beyrouthine blanche construite dans les années vingt par le grand poète et industriel Charles Corm a entièrement été rénovée et ouvrira officiellement ses portes au grand public début 2023. Cette maison blanche, clairement inspirée des gratte-ciels new-yorkais abritera la maison des anciens de l’USJ. 

Construite en 1928 dans le périmètre de la rue Damas, la maison Corm a au départ abrité le showroom et l’atelier d’assemblage des voitures Ford. En 1939, Charles Corm réaménage le showroom en résidence privée. Il y installe également le siège de La Revue phénicienne, première publication francophone du Liban qu’il avait lancée en 1919. Y seront réunis les intellectuels et penseurs de son époque, tels qu’Hector Khlat, Saïd Akl et Michel Chiha, membres du « Cercle des amitiés libanaises », qu’il avait également lui-même fondé en 1935.

La famille Corm habite la maison jusqu’en 1975. La guerre civile éclate et la maison est squattée et pillée par les milices. La maison est abandonnée pendant des années, avant que les fils du poète n’y réinstallent les locaux des éditions phéniciennes dont ils avaient repris le flambeau à la fin des années 1990. Cependant, la bâtisse qui avait gardé une empreinte culturelle et patrimoniale forte ne pouvait être cantonnée à un usage de local professionnel ou de simple habitation. Et cela faisait plusieurs années que ceux qui en avaient hérité envisageaient de la restaurer pour la transformer en lieu de rencontres, d’échanges, de création intellectuelle et artistique mis au service du pays du Cèdre. 

Il y a 5 ans, des travaux de restauration débutent. « Nous souhaitons que cette maison redevienne un lieu de vie et de dialogue culturel qui accueille des événements et inspire des artistes, des créateurs, des penseurs, des chercheurs et des étudiants », affirment ces deux frères à l’Orient – Le Jour. Ils ont décidé de mettre la demeure de leur enfance à la disposition de « tous ceux qui croient en ce qu’ils font ». La maison dispose d’une vaste bibliothèque, une salle de lecture et des créations mobilières emblématiques du Bauhaus. Des pièces seront également mises à profit pour recevoir des conférences, tables rondes et débats.

La maison Corm revit aujourd’hui entourée de jasmin, romarin, fougères, bambous et petits palmiers, ses plantes d’origine. 

Consulter l'article intégral sur l'OLJ