Un timbre français à l’effigie du projet Hawana a été émis mardi 7 septembre à l’occasion de la Journée internationale de la qualité de l’air.

Hawana est conçu par quatre anciens étudiants de l’École supérieur d’ingénierie de l’USJ (ESIB) qui ont entre 23 et 24 ans : Marc Dib (ESIB, 2021), Yara Abdallah (ESIB, 2020), Cheryl Sarrouh (ESIB, 2020) et Julien Hatem (étudiant en fin de codiplomation avec l’ISAE-SUPAERO) ont réalisé un appareil capable de mesurer la qualité de l’air à l’intérieur comme à l’extérieur, sous la direction de leur enseignant Élie Aouad, ingénieur et président de l’association Léba.

Hawana, a été présenté il y a 2 ans dans le cadre du Concours national libanais pour le développement durable organisé par l’association Léba en collaboration avec l’ESIB. La conception de cet appareil s’ancre parfaitement dans la stratégie menée par l’ESIB qui, selon le doyen, Pr Wissam Raphaël, encourage les projets multidisciplinaires qui poussent les jeunes à s’associer pour bâtir des initiatives de la sorte. Ainsi, les futurs ingénieurs seront en mesure d’évoluer de façon interdisciplinaire, compétence hautement recherchée sur le marché du travail.

La fonction de cet appareil est de détecter l’excès de dioxyde et de monoxyde de carbone, ces deux gaz étant les plus nocifs dans l’air. La machine est flexible, modulable et écologique, constituée de capteurs soudés sur une carte. Actionné à l’aide de panneaux solaires et de batteries nocturnes, cet outil résiste à l’eau et aux intempéries. Les données sont traitées de manière à s’afficher de manière claire, et un système de notification y a été intégré pour avertir que le seuil d’alerte est atteint. Les données graphiques détaillées sont également consultables en ligne.

Pendant 6 mois, ces jeunes ont mis en commun leur créativité et leurs compétences en génie informatique, industriel, électromécanique et réseaux de télécommunication. A présent, leur prototype a déjà reçu 2 prix par l’Institut des ingénieurs en électronique et électrique (IEEE) et Murex. Sa promotion, initialement prévue en 2020 mais freinée à cause de la pandémie, vient d’être relancée. Elie Aouad a insisté sur la nécessité de donner aux jeunes libanais les moyens financiers pour exceller et innover dans les domaines technologiques, en mettant en place des partenariats avec différentes institutions (universités, entreprises, associations…). Alors que pour Marc Dib, « la motivation, l’implication, le suivi et les capacités sont là. Mais ce qui manque, ce sont les moyens pour concrétiser les projets et permettre aux idées de devenir réalité ».