Edouard Noun (FDSP, 1924) fut un avocat éminent et respecté, connu pour sa réussite personnelle et son engagement politique. Il a occupé plusieurs fois le poste de ministre et notamment celui de l’Éducation nationale au sein du cabinet de Hussein Oueini en 1951. Issu d'une fratrie de huit enfants, Edouard jonglait entre son emploi à la Banque de Syrie et du Liban en journée et ses études nocturnes.  C’est ainsi qu’il obtient sa licence française en droit de la Faculté de droit et des sciences politiques (FDSP) de l’USJ en 1924. 

Me Noun, reconnu pour ses remarquables plaidoiries, était un lecteur assidu de Paul Bourget et Maurice Barrès. Ceci contribua à forger sa réputation d’être l’un des avocats les plus brillants de sa génération. Ses proches se souviennent avec fierté d’un moment marquant où le président d’un tribunal lui avait dit : « Continuez, maître, la cour a plaisir à vous entendre », alors que certains tentaient de l’interrompre. En 1930, le jeune avocat se fit construire une maison, un véritable joyau architectural conçu par son frère Victor, sur un domaine de trente mille mètres carrés à Mechmech. Le domaine connut son heure de gloire après que Me Noun devint ministre, et se porta candidat aux élections législatives. La demeure devint célèbre pour les grandes réceptions auxquelles assistaient de nombreuses personnalités politiques de l’époque, notamment le président Béchara el-Khoury, le président du Conseil Rachid Karamé, les ministres Philippe Takla et Maurice Gemayel, et des parlementaires, dont la députée Nouhad Souhaid. Bien que Me Édouard Noun se présenta deux fois aux élections, en 1956 puis en 1964, il ne connut pas le succès escompté. 

Edouard meurt en 1994, à l’âge de 96 ans, laissant derrière lui sa magnifique maison, noyau d’un immense domaine de mille recoins et arbres, reconvertie aujourd’hui en maison d’hôtes par son fils aîné, Pierre Noun.