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Un dîner parisien réussi pour soutenir la jeunesse étudiante de l’USJ

Evènements

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04.08.2024

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Article publié sur L’Orient-Le Jour


Plus de deux cents personnes étaient réunies vendredi soir au Cercle de l’Union interalliée à l’initiative de l’Association des anciens de l’Université Saint-Joseph en France.

Les murs lambrissés et recouverts de tapisseries colorées du Cercle de l’Union interalliée ont accueilli vendredi 5 avril le dîner de soutien annuel de l’Université Saint-Joseph, organisé par l’Association des anciens de cette université en France. L’occasion de rassembler des associations, les amis et l’alumni de l’USJ, qui œuvrent avec détermination et générosité pour une jeunesse étudiante libanaise à la fois vulnérable et ambitieuse.

La nuit tombe derrière les grandes baies vitrées qui donnent sur un jardin à la française verdoyant, où les arbres de Judée sont en fleur. Plus de deux cents personnes sont réunies pour soutenir les initiatives de solidarité avec l’USJ et son centre hospitalier universitaire, l’Hôtel-Dieu de France, dans une atmosphère conviviale. Les retrouvailles et les rencontres sont joyeuses ; rapidement, ce sont les difficultés préoccupantes du Liban, pour la jeunesse en particulier, qui sont évoquées. Directrice de la Fondation USJ depuis 2020, la pétillante Cynthia Ghobril Andréa insiste sur les nombreuses actions actuellement menées.

« Après l’explosion au port de Beyrouth, nous avons lancé un fonds d’urgence USJ-HDF avec quatre campagnes, la première pour le soutien de l’Hôtel-Dieu de France, Donner pour soigner, puis Donner pour éduquer, pour soutenir les étudiants, Donner pour rebâtir, qui visait à réaménager les campus dévastés, et enfin USJ en mission, à visée humanitaire. Nous sommes heureux d’être aujourd’hui à la rencontre de nos alumni et de nos amis, afin d’assurer le soutien du fonds des bourses de nos étudiants », explique-t-elle avec ferveur, alors qu’elle revient des États-Unis, avec le père Salim Daccache et le président de la Fédération des anciens de l’USJ, le Dr Christian Makari. « Nous sommes allés à Houston, où il y a une grande communauté de médecins qui ont fait leurs études à l’USJ, et le doyen de la faculté de médecine, le Pr Élie Nemr, nous a accompagnés, puis à Washington pour les dîners de soutien à l’USJ, organisés par les Chapitres des anciens aux USA. Il y a environ 100 000 alumni de l’USJ à travers le monde, et la Fondation USJ, dont le conseil d’administration est présidé par Samir Assaf, vise à soutenir l’université et ses étudiants, ainsi que l’HDF et ses patients les plus vulnérables, qui ne sont pas couverts par une assurance privée », ajoute la directrice.

« La diaspora libanaise est très investie pour soutenir l’USJ, alors qu’ils sont déjà très sollicités sur un plan familial », poursuit-elle, tout en déplorant que la situation des étudiants libanais empire avec les années. « En 2021-2022, le pourcentage de demandes d’aide financière étaient de 46 %, il est maintenant de 55 % : plus de 5 000 étudiants ont besoin d’un soutien financier pour poursuivre leurs études. La scolarité moyenne est autour de 10 000 euros, et nous voulons rester une université ouverte à tous, avec une réelle égalité des chances ; comme l’a confirmé notre recteur, aucun étudiant ne devrait abandonner ses études pour des raisons financières », poursuit Cynthia Ghobril, avant de rappeler la campagne de levée de fonds lancée cette année à l’occasion des 150 ans de l’USJ.

Aux commandes pour organiser la soirée, la présidente de l’Association des anciens de France-USJ, Amale Sayah Hay, et son comité, Ingrid Choucrallah, Dikran Tosbath, Georges Abi Raad, Kareen Nohra, Zeina Khoury et Maxime Hazim. « Notre association est composée d’une centaine de membres et a été fondée en 1982. Elle a pour objectif principal d’aider les étudiants libanais et l’USJ à Beyrouth, par un système de bourses. L’association œuvre activement pour promouvoir la francophonie, le dialogue interculturel et différentes initiatives internationales », précise la présidente, très investie dans son engagement. Devant un public attentif, elle a chaleureusement rappelé les fondements de l’initiative, en citant notamment Ziad Taan, chargé d’affaires à l’ambassade du Liban, l’invité d’honneur Philippe Jabre, le révérend père Salim Daccache, recteur de l’USJ, l’ancien ministre et actuel député Pierre Bou Assi et l’ancienne ministre Marie-Claude Najm, actuellement doyenne de la faculté de droit et des sciences politiques à l’USJ. Étaient également présents le directeur de la MEA Marcel Frangié, la directrice de l’agence KTS Adeline Fiani, le directeur de l’HDF Nassib Nasr, ainsi que Nayla de Freige et Marc Saïkali. « Ensemble, nous pouvons concrétiser un impact positif et offrir une lueur d’espoir à ces étudiants talentueux qui aspirent à un avenir meilleur », a résumé avec conviction Amale Sayah Hay.

 

Travailler en réseau

Ensuite, le Père Daccache s’est adressé aux commensaux, en insistant d’une voix énergique sur le souci de maintenir coûte que coûte « un enseignement d’excellence afin de former les leaders de demain ». L’accès aux soins est également un élément prioritaire pour lui, puisque « 20 % des patients de l’HDF sont actuellement aidés, dans un établissement fondé en 1923 ». Le recteur de l’université a souligné la qualité pédagogique des différentes facultés, dont plusieurs sont reconnues par des labels internationaux, et dont le rayonnement est international. « L’USJ s’étend jusqu’à Dubaï, et même en Côte d’Ivoire, à partir de septembre 2024, ce qui lance un nouveau modèle universitaire. Plusieurs chaires ont été créées, sur les études phéniciennes, le pluralisme juridique et les études politiques libanais », poursuit le père Daccache avec enthousiasme, avant de s’adresser plus particulièrement aux anciens de l’USJ. « Nous vous encourageons à travailler en réseau afin de consolider notre pays et de renforcer une identité libanaise forte et ouverte ! » a-t-il conclu, tout en annonçant avec fierté que l’année jubilaire de l’USJ sera lancée le 30 avril, dans l’amphithéâtre Abou Khater, sur le campus des sciences humaines, avec la diffusion du programme des événements à venir. C’est ensuite Ziad Taan qui est intervenu pour encourager la contribution à la formation de la jeunesse libanaise, qui « permettra de remettre le pays sur les rails ».

Philippe Jabre, intervenant d’honneur de la soirée, docteur honoris causa de l’USJ, fondateur et CEO de Jabre Capital Partners, a créé la Fondation Philippe Jabre en 2001. « Sa fondation a déjà aidé jusqu’ici environ 3 000 étudiants au Liban, toutes universités confondues. Son histoire avec l’USJ a commencé en 2008, avec 900 étudiants boursiers à ce jour », précise Cynthia Ghobril Andréa. Le philanthrope a pris la parole pour réitérer son engagement indéfectible auprès de la jeunesse libanaise.

 

La solidité des institutions centenaires au Liban

Ce dîner a permis au recteur de remettre les médailles USJ 150 ans à certaines personnalités emblématiques. Il s’agit de rendre hommage à des anciens ou amis de l’USJ, aux trajectoires inspirantes et rayonnantes. Adeline Fiani, directrice de KTS Voyage, la soprano Rima Tawil, mais aussi Nora Berberi, Férial Assha, Philippe Jabre, Ziad Taan, Marc Saïkali, Albert Kfouri et Nayla de Freige, PDG  de L’Orient-Le Jour et présidente du Festival de Baalbeck, dont le premier échange au cours de la soirée a été avec l’archéologue Gassia Artin, directrice du bureau de l’USJ à Paris. Cette dernière lui a confié avec émotion que si elle avait choisi de devenir archéologue, c’était grâce à l’Histoire illustrée du Liban, écrite par Mme de Freige et Maria Saad Pascalides, qu’elle n’avait jamais oubliée.

Nayla de Freige a été décorée pour son parcours et pour le centenaire de L’Orient-Le Jour, dont l’USJ est un des partenaires majeurs. « Ces grandes institutions, comme l’HDF, l’USJ, L’Orient-Le Jour, ont accompagné l’histoire du Liban, et c’est ensemble, avec les mêmes valeurs, que nous souhaitons construire le futur, en nous appuyant sur une jeunesse compétente et motivée, pour rebâtir une société qui pourra faire face à toutes les épreuves que nous connaissons. Nous avons des institutions solides, solidement ancrées dans leur passé, et parfois plus anciennes que le pays, qui permettent d’en garantir la continuité, ce qui nous rassure sur son avenir. Ces hommes, ces femmes, ces jeunes montrent qu’ils sont prêts à se battre pour faire face aux difficultés actuelles », a souligné Nayla de Freige avec conviction. « La solidarité de la diaspora libanaise est remarquable, sa présence et sa force nous donnent de l’espoir pour la suite », a-t-elle conclu d’une voix confiante.


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