Hommage au Dr Ghassan Massoud 1949-2013 (FMD 1975)
Cher Ghassan,
En ce moment de recueillement, il me peine de m’adresser à toi à l’imparfait, alors que tu es bien présent parmi nous.
Le passage du présent à l’autre vie, celle promise aux hommes de foi, tu l’as voulu à ton image, discret pudique et sans bruits, malgré les blessures d’un corps qui se consumait lentement, inexorablement.
A l’image aussi du croyant que tu étais, en Dieu et tous ses Saints, tu t’es battu comme un brave, debout, stoïquement et jusqu’au dernier soupir.
Le destin a fait que sous ce toit qui nous réunit, nous fassions nos premiers pas dans la vie adulte, ici même ou nous étions soumis, il ya plus de 4 décennies, aux épreuves impitoyables du concours général.
Cette salle K, comme on l’appelait, est devenue plus tard un lieu de prière et de méditation, et particulièrement en ce jour, un lieu de rassemblement, de communion et d’union autour de ta mémoire.
40 années de vie communautaire, estudiantine et académique ! Des années de guerre… et de galère qui n’ont pu entamer notre rage de vivre, nos rêves et nos ambitions. C’est dans ces moments exceptionnels que notre amitié et nos liens familiaux se sont tissés.
Je garderais toujours en mémoire ces merveilleux étés passés en bord de mer ou nous partagions nos repas, nos joies et nos peines. Puis-je oublier nos soirées festives sur la digue, le goût saumâtre de l’embrun et nos éclats de rire qui résonnaient jusqu’à l’aube ?
Nous regardions alors nos enfants grandir ensemble, insouciants, épanouis et heureux, loin des canonnades, des misères de la guerre, fut-ce l’espace d’un été.
Je me souviendrais aussi des dimanches printaniers que nous passions dans la jolie demeure libanaise de ta belle-famille à Kfarchima, marqués par la senteur grisante des fleurs d’orangers qui nous accueillait, des repas préparés avec autant de talent que de coeur et de ces exaltantes parties de trictrac dont tu raffolais.
C’est bien à travers ces tranches de vie que j’ai appris à décrypter, à découvrir la part foncièrement humaine de ton être. Celle d’un homme très attachant, très fidele à ses amitiés, un coeur aimant ; un homme aux sentiments réservés et peu expansifs qui masquaient, comme un écran protecteur, ta véritable nature.
Au nom de Mme le Doyen, de tous les collègues, particulièrement tes bons et loyaux amis du service de parodontie,
Au nom des membres du service administratif, de nos étudiants et de tous ceux ici présents qui t’ont connu, accompagné et aimé, j’exprime à nos bien-aimés Nayla , Cherif, Meyssa et à ta famille notre profonde peine et notre association à leur deuil.
Puisse le Très-Haut t’accueillir dans sa lumière éternelle parmi les Justes et les Bons et te couvrir de son ultime miséricorde.
Edgard Nehmé
19 Novembre 2013
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